Piranha 3D (Alexandre Aja, 2010)

Réalisateur : Alexandre Aja
Origine : États-Unis
Année de production : 2010
Durée : 1h29
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Interdiction : Interdit aux moins de 12 ans
Interprètes : Elisabeth Shue, Adam Scott, Jerry O’Connell, Eli Roth, Ving Rhames, Christopher Lloyd

Une gigantesque fête se prépare dans la ville de Lake Victoria. Malheureusement, un séisme ouvre une faille au fond du lac et laisse s’échapper des milliers de piranhas affamés…

Au moins autant que le cinéma subjectif et la DV-Cam, la 3D fait la part belle au cinéma depuis quelque temps. Après Avatar de James Cameron, nombreux sont les films d’horreur qui tentent de surfer sur la vague 3D avec plus ou moins de succès – la plupart sont d’ailleurs des arnaques, Mr Titanic ayant placé la barre très haut. C’est donc sans grande surprise que j’ai appris la sortie en salles de Piranha 3D par le « spécialiste-en-remakes-soixante-huitards » phare du territoire français, j’ai nommé Alexandre Aja. Emerveillée par La Colline A Des Yeux, exaspérée par Haute Tension, il n’en fallait pas beaucoup pour faire pencher la balance du côté fatidique qui le rayerait définitivement de ma petite liste personnelle des nouveaux Maîtres de l’Horreur version XXIème siècle. Et pourtant…

Le film se présentait comme une bonne série B à l’ancienne, bien gore et bien fun, du genre de celles qui flirtent souvent avec le mauvais goût  et sortent direct en dvd, les meilleures, quoi ; et, de ce côté-là, Piranha 3D tient toutes ses promesses. En effet, le film se paye une myriade de bombes sexuelles toutes plus refaites les unes que les autres qui s’exhibent sous les yeux ravis du spectateur masculin (qui est d’ailleurs en partie venu pour ça) dans une ambiance teenager à la californienne comme on les aime. Sea, sex and sun, bikinis fluos, musique techno outrancière, concours de t-shirts mouillés et autres défilés sexys confèrent au film une ambiance légère et survoltée qui prépare le geek qui sommeille en chacun de nous à ce qui va suivre.

Et quand les piranhas s’immiscent dans ce petit univers doré, quelle jouissance ! On assiste à un véritable carnage bien gore qui ne tarit pas d’humour noir. L’on ressent un véritable plaisir (non-) coupable à voir ces poupées Barbie siliconées se faire massacrer de façons toutes plus grotesques les unes que les autres (mention spéciale à celle aux cheveux pris dans l’hélice du flotteur). Après la débauche ostentatoire de chair fraîche et pulpeuse qui caractérise la première partie du film, ce sont des kilos et des kilos de chair en charpie qui sont jetés à la face du spectateur qui ne boude pas son plaisir et jubile derrière ses lunettes 3D.

Tiens, d’ailleurs, parlons-en de la 3D car c’est précisément là où ça pêche… Si les effets spéciaux gore sont assez réussis et bénéficient même d’un esprit old school  et grand-guignolesque des plus sympathiques s’inscrivant dans la digne lignée des meilleures séries B d’époque ; la 3D, elle, est loin d’être aussi efficace et donne davantage dans la surenchère prétentieuse. Le design des piranhas laisse sérieusement à désirer et la prouesse technique du concept tridimensionnel reste en elle-même peu convaincante. On peut facilement deviner que telle ou telle scène à été spécifiquement élaborée pour la 3D et n’a pas d’autre but que nous en mettre plein les mirettes. Souvent brouillonnes et bordéliques, les scènes en 3D n’ont au final que peu d’intérêt, il faut bien l’avouer. Le scénario, quant à lui, reste creux et des plus convenu, mais n’est-ce pas précisément ce que l’on attend d’une bonne série B ? En vérité, le scénario n’a pas vraiment d’importance dans ce genre de film, pourvu qu’on s’éclate et que la magie cathartique opère !

En définitive, reste de Piranha 3D un bon petit film de genre qui aurait très largement pu se passer de la pub merchandising 3D… A déguster par une chaude soirée d’été entre potes sans se prendre la tête !